Peut-être est-ce là l’attrait du voyage. Les jours s’enchaînent, alimentés de bribes anonymes, chapardées à droite et à gauche, qui leur servent de combustible pour s’éloigner un peu plus encore de la vie qu’on a laissée derrière soi. Les contraintes s’envolent pour laisser place aux menus aléas qui pimentent le quotidien du voyageur. C’est une espèce de temps en dehors du temps, où le quotidien mijote loin de la surchauffe de ce qui nous attend au retour.
Disons que je traverse les jours, me répondit-il, comme un voyageur en transit qui n'est pas particulièrement pressé d'arriver au terme de son voyage et flâne avec nonchalance d'un rayon à l'autre du magasin duty-free de la vie
Comme toujours en voyage, l’occasion de savourer le silence et de laisser sa mémoire déballer des vieilleries sans noms accumulées au grenier des jours. Des souvenirs dont on n’a plus que faire, usés à la corde comme un tas de vieilles nippes, mais qui resurgissent d’année en année à intervalles irréguliers au hasard des nids-de-poule de la vie.
J’étais au Montana, où l’histoire était si récente que même les virages avaient des noms : « Mae West », « Homme gelé », « Indien en fuite », « Cheval Fou », et après des mois sur la route, j’étais d’accord avec Barnaby Conrad : ici comme ailleurs, une clôture amenait toujours à une maison, et une route toujours à une ville.
Je finis par avouer que j’étais en route vers l’Ouest, mais que je n’avais pas vraiment de plan, que je prenais les jours comme ils venaient. « En stop ? » dit-il. « En stop, à pied, en voiture, en train, en bus, comme je peux. » Ma réponse eut l’air de lui plaire parce qu’il commença à me parler de son père. « Il disait que le voyage était un retour vers l’essentiel, vers ce que l’homme a désappris. What do you think of that ? »
Il faut s’efforcer d’avoir une vie et non un style de vie, conclut-il soudain en souriant à la barmaid.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ? demanda-t-elle.
— Qu’il faut faire en sorte de devenir l’acteur et non le spectateur de sa propre vie. »
Je le regardai et pensai qu’il y a de drôles d’idées qui circulent dans les aéroports. Des pensées dont les autres quidams veulent se débarrasser coûte que coûte avant de prendre l’avion. Le salut est dans l’esquive, la feinte de corps, le qui-vive permanent. Un homme en mouvement est imprenable.
Lac Inle, Birmanie
Om mani padne hum
Playtime
Jour de marché, Myanmar
Somewhere in Colorado
Last stop, Uyuni, Bolivia
Chopsticks
Komodo, Key West
Jade Dragon Snow Mountain, China
Downtown Denver, Colorado
Le Gange à Bénares
Madagascar
Chiang Mai, Thaïlande
Street Tai Chi, Western China
Child, China
Marché aux poissons de Tsukiji, Tokyo
Nagano, Japon
Pan-American Highway, Northern Chile
Thon rouge sur fond vert, Japon
Altiplano bolivien
smoke break, Key West
Chemin faisant, Cévennes
Madagascar
Hard hats, china
Marché aux poissons, Tokyo
Cat and pebbles
Tribal elder, China
Happy man
Dusk, Japan
People, Japan
Caliente
Marrakech
The band, Bangkok
Guanajuato, Mexique
Hiroshima, Japon
Over there, Java
Spotted
Katmandou, Nepal
Dust to dust
Kingdom of Mustang, Nepal
Mexico City, Mexico
Los Penitentes, cordillère des Andes, Argentine
Jour des Morts, Mexico
Husband and wife, Peru
Voladores, Papantla, Mexique
Chiapas, Mexique
Las Vegas, Nevada
Maize, Bolivia
Storm, Mexico
Apple girl, Lima, Peru
Tires
Salt Flat, Uyuni, Bolivia
Glacier Perito Moreno, Patagonie, Argentine
Diego, La Boca, Buenos Aires
Tonlé Sap, Cambodge
An offering
Street Mahjong, Beijing, China
Al fresco, China
School boy
Another day at the office
Weaver
Salar de Uyuni, Bolivie
Easy come, easy go
Boucherie en plein air
Monk child
Street vendor, Chihuahua, Mexico
Tacos al pastor, La Roma, Mexico City
Sunday paper, Thailand
Nopal for sale
A gift, Mexico City
If you want it done right...